Ce qui marque, dès les premières lignes, c’est une sorte de délectation de la langue. Elle y est sensuelle. Et je n’ai guère trouvé, ces dernières années, un tel plaisir à jouer des sens avec les mots. Plaisir dans cet art géographique de la fiction.
Gaspard est une figure classique de l’apprentissage et en même temps celle qui, par trop de conscience, de remords, et de ce passé qui lui revient, échoue dans son initiation. Plus que le parcours, c’est cet échec qui m’a le plus impressionné. Il ne peut aller jusqu’au bout de son éducation. Trop de morsures, autant celles qu’il s’inflige que celles qui le rappellent à ce Quimper honnis, lui barrent la route. Etienne de V., tout à la joie de trouver celui qui portera la marque de son empire, reste maître de son élève, jusque dans la mort-suicide du jeune parvenu.
« A ce jour, personne ne s’inquiète. La noblesse n’est pas de ces institutions qui se préoccupent de leur finitude. Elle estime avoir ce qui lui est dû, se fiche bien du reste du monde, oublie même qu’elle en dépend. L’aristocrate est aveugle et indolent. Ne dit-on pas que chaque chose survient en son temps ? Il faut user de patience. L’homme est lent et rare est son sursaut de lucidité. Il vous semble sans doute que je m’amuse plus que je m’inquiète, étant moi-même des leurs ? Cela tient à ma philosophie. Je m’accommode de tout et en tout temps. Je suis épicurien et peut-être amoral. Quand bien même je serais ruiné demain, je trouverais de quoi me divertir à Paris ou ailleurs. La vie est ainsi faite qu’il y aura toujours des forts et des faibles, des riches et des pauvres. Le tout est de savoir vivre dans son siècle et bénéficier de quelque appui. Dès ma naissance, j’ai été prédisposé à la paresse. Je suis à la fois arrivé et arriviste. Vous verrez ce soir, réunie autour d’un divertissement, la foule superbe des nobles de Paris, de ceux qui n’ont pas à se préoccuper de vivre. La foule des masques. C’est un passionnant sujet d’étude qui vous renseignera sur l’espèce humaine, tout comme il est fascinant d’observer les pauvres. Un être complet est peut-être celui qui fréquente au cours de sa vie tous ces extrêmes, connaît le monde comme il se connaît lui-même. C’est ce que je m’échine à faire et ce vers quoi je compte vous mener. » (169-170)
Mais alors, la figure du libertin s’arrête/ se limite à cette observation du genre humain. Le profit qu’elle en tire est maigre, si ce n’est à assurer un confort matériel et la jouissance du jeu. Elle est un théâtre sans grande audace. A quoi le libertin pourrait s’opposer au dandy.
Gaspard est une figure classique de l’apprentissage et en même temps celle qui, par trop de conscience, de remords, et de ce passé qui lui revient, échoue dans son initiation. Plus que le parcours, c’est cet échec qui m’a le plus impressionné. Il ne peut aller jusqu’au bout de son éducation. Trop de morsures, autant celles qu’il s’inflige que celles qui le rappellent à ce Quimper honnis, lui barrent la route. Etienne de V., tout à la joie de trouver celui qui portera la marque de son empire, reste maître de son élève, jusque dans la mort-suicide du jeune parvenu.
« A ce jour, personne ne s’inquiète. La noblesse n’est pas de ces institutions qui se préoccupent de leur finitude. Elle estime avoir ce qui lui est dû, se fiche bien du reste du monde, oublie même qu’elle en dépend. L’aristocrate est aveugle et indolent. Ne dit-on pas que chaque chose survient en son temps ? Il faut user de patience. L’homme est lent et rare est son sursaut de lucidité. Il vous semble sans doute que je m’amuse plus que je m’inquiète, étant moi-même des leurs ? Cela tient à ma philosophie. Je m’accommode de tout et en tout temps. Je suis épicurien et peut-être amoral. Quand bien même je serais ruiné demain, je trouverais de quoi me divertir à Paris ou ailleurs. La vie est ainsi faite qu’il y aura toujours des forts et des faibles, des riches et des pauvres. Le tout est de savoir vivre dans son siècle et bénéficier de quelque appui. Dès ma naissance, j’ai été prédisposé à la paresse. Je suis à la fois arrivé et arriviste. Vous verrez ce soir, réunie autour d’un divertissement, la foule superbe des nobles de Paris, de ceux qui n’ont pas à se préoccuper de vivre. La foule des masques. C’est un passionnant sujet d’étude qui vous renseignera sur l’espèce humaine, tout comme il est fascinant d’observer les pauvres. Un être complet est peut-être celui qui fréquente au cours de sa vie tous ces extrêmes, connaît le monde comme il se connaît lui-même. C’est ce que je m’échine à faire et ce vers quoi je compte vous mener. » (169-170)
Mais alors, la figure du libertin s’arrête/ se limite à cette observation du genre humain. Le profit qu’elle en tire est maigre, si ce n’est à assurer un confort matériel et la jouissance du jeu. Elle est un théâtre sans grande audace. A quoi le libertin pourrait s’opposer au dandy.
5 commentaires:
Lu moi aussi (alors que je ne suis même pas en vacances moa mooosieur)
http://xannadu.canalblog.com/archives/2009/08/07/14677588.html
;)
Amitiés
yann
comment trouver une bonne connaissance dans tous les sens du terme...
dans tous les sens........... prétentieuse, va!
j'ai hate de le lire
tu me le prete ?
on ne se cause pkus dans cette famille...... on passe par internet........ c'est la criiiiiiiiiiiiiiiiseeeeeeeeeeeeeeeeeeeee
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