dimanche 19 août 2007

Vu le Procès d’O. Welles.

Liberté de ton, parti pris esthétique et idéologique. Le propos du film ne peut se comprendre sans en évoquer cette dimension.

Welles joue beaucoup sur les effets de distance, de hauteur. Les décors surchargés (la Banque, l’appartement de l’avocat, la salle d’audience) succèdent les espaces vides, déserts. Il joue aussi beaucoup sur l’éloignement. Si on peut remarquer l’ « activisme » de K, il me semble aussi que celui-ci apparaît plus comme victime des circonstances et du système. Il l’est, à coup sûr, dans la première scène du roman. L’est-il autant par la suite ?

Depuis quelques temps, je me suis persuadé que l’image qu’on se faisait de l’univers kafkaïen, dans le procès, s’expliquait largement par une volonté démonstrative qui interprète le propos dans le sens d’une dénonciation du fascisme, de la technologie bureaucratique et du pouvoir qu’elle conférait à quelques uns, au détriment de tous les autres. Et ainsi, je me suis persuadé qu’il était possible d’entrevoir autre chose : si le procès est une allégorie, il n’est pas certain que son interprétation se réduise à une dénonciation. Ce que nous « montre » Kafka relève plus de la subversion que de la soumission. En relisant et transposant les dialogues, je ne suis plus si certain que Joseph K soit manipulé et seulement victime. Il me semble plus fort que cela… j’ose croire qu’il y a, en lui, quelque chose d’Antigone.

Aucun commentaire: