samedi 26 janvier 2008

Privation...........


« Je crois que nous pouvons commencer à envisager de nous voir à un autre rythme. Une fois tous les quinze jours plutôt qu’hebdomadairement. »

J’ai longtemps fonctionné avec ce que Freud aurait appelé une mélancolie de l’être. Ce sentiment d’une incomplétude de soi qui, bien malgré tous les espoirs que d’autres formulent pour vous, vous les rend inaudibles, à peine croyables, en tout cas, certainement, inconciliables avec tout ce qui m’animait et, par là, m’en éloignait. J’ai longtemps fonctionné avec ce que, aujourd’hui (mais ça signifie d’abord et avant tout après tout le travail entrepris), j’appelle une sorte d’irréconciabilité de ce que je fus et de ce qui m’a fait être. Irréconciliable, parce que toujours sur cette privation de Soi, de l’Autre, de Futur et, comme marqué au fer rouge d’une malheureuse parole (« on ne te désirait pas »), de Passé (de ce qui s’est passé et qui m’est resté et demeure inaccessible – mais aujourd’hui, pour d’autres raisons). Irréconciabilité, parce que cette musique interne que je me jouais et faisais entendre m’amenait au renoncement : non pas par une volonté de ce renoncement pour lui-même, mais par cette incapacité à concilier Soi, Autre, Futur, Passé.

Alors, lorsque ma psy m’a annoncé « Je crois que nous pouvons commencer à envisager de nous voir à un autre rythme. Une fois tous les quinze jours plutôt qu’hebdomadairement. », j’ai su sur quels nœuds je pouvais acquiescer et ne plus m’étrangler.

2 commentaires:

Hugo a dit…

Un post qui me parle beaucoup, Pigi ! J'ai le sentiment de vivre précisément ce que tu as traversé il y a quelques temps. De mon côté, je cherche encore les noeuds sur lesquels m'appuyer. Mais je sens que ça vient !! ;-)
Bizzzz

Thy Wanek a dit…

Heureuse incomplétude de soi.