mardi 22 juillet 2008

Les Antigones de G. Steiner, éditions Gallimard.

Etude serrée, érudite, archéologique. Il y a plus que la sacralité du geste de la rebelle et on n’en peut la réduire au seul conflit de la famille et de l’Etat. Car, s’efforçant de montrer ce que ce texte a de profondément humain/humaniste et qui en assure la postérité, Steiner alimente sa réflexion des questions qui autorisent toutes les œuvres de la pensée. Le drame de l’humain y est ici l’asymptote qui régit nos relations et les circonstances de nos histoires individuelles. A l’idéal de la connaissance de soi, que propose la rationalisme, ces lectures d’Antigone évoquent, à la suite de Hegel, l’idéal d’être soi, d’une authenticité à soi. Et c’est tout cela Antigone.

Une très belle définition de l’acte de penser, de la pensée philosophique : « LA tragédie permet de donner corps, de conférer une présence visible, à des considérations métaphysiques, éthiques et psychologiques éternelles sur la nature de la liberté de choix, sur l’existence d’autres esprits et d’autres personnes, sur les relations conventionnelles de contrat et de transgression entre l’individu et les sanctions sociales ou transcendantes. »

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