samedi 16 juin 2007

Après ça, apprenons à marcher

Le pied humain a une structure si merveilleuse –os, muscles, ligaments – que l’homme, comme la grue, parvient à se tenir parfaitement droit sur une jambe en position de repos, pendant des heures. Les Soudanais nilotiques accomplissent facilement et fréquemment cet exploit.

En outre, chez les animaux à quatre pattes, ou même à deux pattes, le centre de gravité du corps est beaucoup plus proche du sol. Chez l’homme, à cause de sa position verticale et de sa taille, le centre de gravité est plus éloigné du sol et par conséquent son équilibre est plus fragile.
Dans ces conditions dynamiques fragiles, le corps devrait tomber à plat ventre. La démarche humaine est une succession de « garde-fous ». Au moment où nous allons tomber en avant, l’autre pied s’avance pour nous retenir. Après une pratique de trois millions d’années, le fonctionnement musculaire des poulies et contre poulies du pied est si habile que la démarche est devenue la forme de locomotion la plus gracieuse et la plus souple de la nature.
Mais autre chose s’est produit. Ce fragile équilibre du corps et le rythme régulier des pas ont « sensualisé » la marche humaine, seule marche sensualisée du règne animal. Toute une série d’ondulations du corps et de ses parties érogènes sont mises en mouvement –membre, hanche, fesses, poitrine et torse. Ces mouvements sinueux, ondoyants, acquièrent chez la femme, grâce à certains types de chaussures, un accent plus érotique.
© William Rossi, Erotisme du pied et de la chaussure, éd. Petite Bibliothèque Payot, p.182

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