samedi 2 juin 2007

polar


Milenio est la dernière enquête de Pepe Carvalho.
Je m’y plonge avec délice. Et comme j’ai besoin de souffler, respirer enfin, c’est par là, de détective truculent, cynique, gourmet, que je m’évade


Extrait d’un entretien, courrier de l’UNESCO
. A quoi Carvalho, le détective privé de vos romans, doit-il son succès?
Manuel Vazquez Montalban: J'attribue sa réussite internationale à une raison bien précise: il n'a pas seulement reflété la mutation de l'Espagne, mais une mutation plus globale. Carvalho symbolise le climat des années 60, où l'on a vu naître de grands espoirs écologiques, les hippies, la pilule, la liberté sous toutes ses formes, des révolutions en douceur, des révolutions lyriques. Et aussi cette sorte de désenchantement fin-de-siècle, où tout le monde craint de perdre son emploi, d'attraper le sida, cette peur de la liberté qu'ont si bien su inculquer ceux qui usent de mécanismes à caractère répressif - du pape aux manipulateurs du marché du travail. Carvalho y réfléchit dans tous les romans où il apparaît, ce qui rend son discours compréhensible, à Athènes ou ailleurs..
Pourquoi la cuisine tient-elle un rôle si important dans vos livres? Elle y est presque un personnage à part entière!
M. V. M.: D'abord, parce qu'à part écrire, cuisiner est la seule chose que je sache faire. Ensuite, et surtout dans la série Carvalho - dans mes autres romans, il n'en est presque jamais question - , parce que j'avais besoin de ce ressort romanesque. Un personnage récurrent a besoin de deux ou trois tics reconnaissables. Tout lecteur de Simenon sait que Maigret attend la cuisine de saison, les premiers petits pois de la brasserie dont j'ai oublié le nom et le demi-pression comme on le sert je ne sais plus où. Le public attend que cela arrive, que Sherlock Holmes joue du violon ou sniffe de la drogue. J'ai donné deux ou trois traits caractéristiques à Carvalho, qu'il m'a fallu respecter d'un roman à l'autre.Mais je crois, en outre, que cette histoire de cuisine contient une métaphore de la culture elle-même, que j'ai parfois soulignée: la cuisine est le masque de la mort. On doit tuer pour se nourrir, qu'il s'agisse d'une laitue ou d'un animal. Si l'enchaînement est immédiat, c'est-à-dire on tue, on mange, c'est un acte de sauvagerie. Mais si on tue, cuisine et mange, l'acte prend un tour culturel. On lui applique un artifice ou une technique qui lui donne de la dignité et le transforme en comportement culturel..
Et l'autre tic de votre personnage, sa manie de brûler des livres?
M. V. M.: Carvalho dit à un moment donné, ou à plusieurs reprises, qu'il brûle des livres parce que la littérature ne lui a pas appris à vivre. C'est une exagération qui ne veut rien dire, mais c'est un rite obligé de la part du personnage.

1 commentaire:

pigiconi a dit…

En fait déçu! Le voyage à travers le Moyen-Orient, jusqu'en Inde, de Pepe et de son acolyte, Biscuter, m'a essoufflé........ au point de ne plus pouvoir le suivre!