Premières notes de travail

Ça y est, je me lance.

Adapter le Procès de Kafka.

Quelques notes.

Partir de l’idée du Procès de la langue et du discours. Pas simplement de l’individu. En relation avec la lettre au Père où il ose dire… ce que l’autorité paternelle lui aurait normalement interdit de signifier.

Procès : le fait que le roman soit inachevé et que Kafka ait recommandé à Max Brod de le détruire.

Procès : les hésitations qu’on sent jusque dans son journal, ses atermoiements sur sa capacité même à réaliser une œuvre.

Procès : les logorrhées et autres discours échouent et le système de défense élaboré par joseph K ne parvient même pas à le sauver de la condamnation.

Le coupable sans faute.

Longtemps, Le Procès était resté pour moi cette inexorable machine condamnant K alors même que nulle faute n’était attestée.

La machination est bel et bien mise en œuvre, mais à la re-lecture, la victime a changé d’identité, K, de posture.

Si K est entraîné dans un engrenage qui ne lui laisse nul répit, la surenchère n’est pas une fatalité. Dans le piège, le piégeur a besoin de manifester son autorité, sa ruse ; le piégé n’est certainement pas la victime consentante, mais n’en manifeste pas moins une certaine complaisance. Pas de vice ou de sadisme. Le Procès, c’est un jeu à deux, un entre-deux, comme le voyeur et l’exhibitionniste. Si l’un ne va pas sans l’autre c’est aussi et surtout parce que l’un s’attache à l’autre. Ce n’est plus tant une relation de pouvoir, où l’on s’affiche contre l’autre pour le dominer, qu’une relation de miroir…….

Mettre en scène ce miroir et bannir tout ce qui renvoie au pouvoir. Le premier consacre une intimité ; le second manifeste une mise à distance du subordonné par quoi il grandit le maître.