Il y a quelque chose qui dans le monde et les rituels universitaires relèvent d’une certaine imposture. J’ai assisté récemment à la présentation, toute académique, des travaux du grand homme (en tout cas dans le tout petit monde d’une département provincial de philosophie). L’étudiante, dévouée à l’œuvre du maître, l’encense comme il se doit. La présentation hagiographique devient morbide, au point que l’obscurantisme s’y déploie avec d’autant plus d’aisance que les propos du maître révèlent le nécessaire élitisme du développement de la pensée philosophique, en tant que telle. Quelque chose de pathétique. Et quand, dans un élan courageux, un lecteur aborde l’idole pour lui faire part d’une critique assez sévère (en tout cas toutes les précautions rhétoriques sont prises pour le laisser entendre), celui-ci s’essouffle assez vite, retombe et, réveillé un peu de mon sommeil par cette tentative que je pouvais trouver salutaire, je reste sonné par ce retournement servile de l’auditeur… au plus grand plaisir du maître qui renouvelle ainsi son dogmatisme.
Comment dans un tel déploiement et succession d’enchaînements d’idées, qui satisfait l’ego magistral, une pensée peut-elle saisir la créativité même de la rupture qu’elle entend viser.
Avez-vous lu…. ?
Non. Et je crois qu’il me faudra quelques temps pour me défaire de tout ce rituel pour y trouver la substantifique moelle dont on a voulu faire la promotion.
(1)La référence à l’identité des personnages de cette scène n’étant pas fortuite, par égard pour eux, je ne les nommerai pas.
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