L’homme rampant : Il est commode de pouvoir être chaos pour commencer[1]…
Dame en noir : vous dîtes ?
L’homme rampant : c’est ce que j’écrivais, il y a…
Dame en noir : en effet, bien longtemps ! et quand vous l’écriviez, vous…
L’homme rampant : laissez donc là ces vieilleries, le temps ne fait rien à l’affaire et nous avons d’autres chats à fouetter
Dame en noir : vous voulez rire ou quoi, il n’y a pas âme qui vive… les chiens se sont dévorés entre eux… vous avez entendu les nouvelles…
La blonde : d’où croyez-vous que vient ce sang ? Qui croyez-vous qui en soit responsable. Je vous en ai parlé, de ces chiens. Vous ne pouvez pas l’avoir oublié ! Si ! Si ? Ah l’artiste que voilà !
Dame en noir : calmez-vous !
La blonde : Mais vous l’entendez ! Il parle de chaos ! Il pense renaître de toutes ces cendres ! Est-ce le privilège de l’âge que d’être si éloigné des préoccupations terrestres ?
L’homme rampant : Vous vous trompez ! Je lisais simplement une vieille lettre. Et je trouvais que les circonstances actuelles, pour aussi dramatiques qu’elles soient, autorisaient ce rappel. Je vous signalerai d’ailleurs que dans l’affaire, je suis aux premières loges puisque vous êtes chez-moi… et que je m’en félicite car il faut bien s’entr’aider. Je ne veux pas simplement remettre chacun à sa place. Je ne veux pas non plus me laisser aller, car ce serait trop facile… Non, non, ne pleurez pas encore ! vous ne cessez de pleurer !... vous êtes agaçante à la fin !
Dame en noir : que vaut-il mieux ? Mourir ou survivre ? Tous les deux, vous ne vous entendrez jamais, et je m’en fous… ROYALEMENT (elle détache toutes les lettres en le disant)
[1] © Paul KLEE
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